Vivalia, tu nous tueras», « À Molainfaing, il n’y a rien ».Une dizaine de calicots et 3 000 citoyens pour dire « non » au démantèlement de la clinique d’Arlon. Surtout 3 000 « oui » à son maintien dans le chef-lieu. La rue des Déportés est noire de monde. D’un pas tonique, à l’image de la détermination, les bourgmestres d’Arlon, Attert, Martelange, Aubange et Virton, ouvrent la marche. Aussi des conseillers communaux, des parlementaires, anciens et actuels. Et bien sûr, le citoyen qui a répondu à l’appel des élus arlonais. Le Sud de la province s’est déplacé en masse pour enterrer la solution proposée par la direction de Vivalia, un hôpital régional de 600 lits à 40 km du cheflieu.

« Le silence est impressionnant », dit cette Arlonaise. Un monsieur plus radical crie : « Il faudrait un Larcier pour donner un coup de gueule. » Une dame quitte son fromager : « La clinique, c’est à Arlon. Là-bas, c’est stupide, les gens vieillissent ici ». Sur la place, le chef d’orchestre du jour, Vincent Magnus, se réjouit de n’avoir plus vu une telle foule depuis la médaille d’Ingrid Lempereur.

Chacune de ses phrases commence par un « on ne peut accepter », ponctuée d’applaudissements. Il martèlera les 18 millions d’euros investis sur les cinq ans, « nous avons droit à un hôpital de proximité dans un bassin de 100 000 habitants ». Et de citer la densité : « À Arlon, 239 habitants au km2 , 330 à Aubange, 44 à Neufchâteau ! On ne peut accepter ce démantèlement après avoir été les bons élèves ! »

Suit Marie-Claude Weber, administratrice MR au CA qui enfonce le clou. Les élus des quatre partis démocratiques seront unis pour éviter un désert médical à toute une province. Des interventions non dénuées d’humour. « On ne peut consentir un investissement de 350 millions avec la même naïveté que l’achat des croissants du dimanche matin », a lancé l’Écolo Romain Gaudron.

F. Culot, le maire de Virton, invite à oser à revoir la copie : « La présentation du projet 2025 m’a fait hélas penser au vernissage d’un Salon de l’auto. On nous présente un prototype dont on sait pertinemment qu’il ne verra jamais le jour ! » Quant à André Perpète, il fait référence à l’actualité pour un gaspillage scandaleux : « Nous ne voulons pas que le Costa Vivalia aille s’échouer sur les rochers de Bastogne, Hotton, Wellin, Molinfaing. Tous sur le pont pour l’hôpital d’Arlon et de Virton ! »