Attaché à une politique participative, développée avec les citoyens, Ecolo Arlon a proposé aux arlonais une enquête sur la thématique des déchets. Les 226 réponses obtenues témoignent de l’intérêt porté à cette démarche et nous vous en remercions ! Ce document vous présente les résultats de l’enquête ainsi que les propositions d’Ecolo Arlon pour améliorer la gestion de déchets.


1) La collecte des déchets :

L’enquête montre une satisfaction très prononcée en ce qui concerne la collecte à domicile des sacs et papiers/cartons avec une médiane respectivement à 6/6 et 5/6. Bien qu’obtenant une médiane également à 5/6, la collecte des encombrants reçoit une sollicitation moins positive. En cause, le fait que certains objets, par exemple les gros électroménagers, ne sont pas collectés.

Notons pour ceux-ci que, depuis la mise en place de la taxe dite Récupel, le magasin où vous remplacez l’objet en question, a l’obligation de reprendre l’ancien. Dans le cas où vous ne souhaitez par remplacer celui-ci, il est plus difficile de vous en séparer (voir proposition dans le point 6).075.jpg

Enfin, la proposition de collecte toutes les deux semaines afin de réduire le coût des collectes reçoit un avis mitigé (54% d’avis négatif). Les opposants à cette mesure évoquent le manque de place dans les appartements, le manque de résistance des sacs biodégradables et les odeurs. Ces éléments nous semblent tout à fait pertinents et donc la proposition prématurée.

2) L’information :

Les répondants estiment avoir une information suffisante sur l’organisation de la collecte (85 %) et les méthodes de tri (77%). Par contre, seulement 48% estiment l’information, sur le prix des poubelles, suffisante et même 32%, en ce qui concerne le traitement des déchets après la collecte.

Sans aucune hésitation, c’est le calendrier de l’AIVE (Idelux) avec 87% qui est perçu comme le meilleur outil d’information. Celui-ci pourrait être, selon nous, encore amélioré en y intégrant certaines informations supplémentaires propres à la commune comme, la prime d’utilisation du parc à conteneurs ou les sacs gratuits accordés après payement de la redevance.

Les participants à l’enquête estiment majoritairement (60%) que trier leurs déchets ne change rien au coût de sa facture. Ce sentiment est compréhensible, vu que le coût des déchets à Arlon pour un ménage repose très largement sur la composition de celui-ci. Trier et réduire sa quantité de déchets n’a donc qu’un impact indirect, ce qui explique que seulement 24% estiment que le tri réduit sa facture. Trier diminue le coût de la gestion des déchets à l’échelle de la commune et donc indirectement la facture de chaque ménage vu l’application du coût vérité . Il est important de clarifier cet enjeu. Nous proposons à ce sujet d’intégrer avec la redevance un aperçu du coût de la gestion des déchets à l’échelle de la commune. Celui-ci, agrémenté d’objectifs de réduction de la quantité permettrait de montrer les économies envisageables pour la facture de la commune et de chaque ménage.

Nous pouvons également constater que trier est devenu une habitude pour les citoyens vu que 87% estiment que trier est facile, voire très facile.
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3) La tarification :

La taxe actuelle est considérée comme injuste par 67% des répondants et 87% sont favorables à une facturation qui tient mieux compte de la quantité de déchets produits par chaque ménage. Exemple :

Monsieur A isolé, dépose chaque semaine 1 sac fraction résiduelle et 1 sac biodégradable. En un an, monsieur dépense 140 € de redevance ainsi que 27,5 € pour l’achat de sacs. Soit un total annuel de 167,5 € pas an ce qui représente 1,61 € par sac.

Madame B isolée, fait son compost, n’utilise donc pas de sacs biodégradables. De plus, madame essaye de limiter les achats suremballés, ce qui lui permet d’utiliser 1 sac fraction résiduelle par 3 semaines. Sur une année, madame paye 140 € de redevance ainsi que 5 € pour l’achat de 2 rouleaux de sacs. Soit, un total de 145 € par an et donc 8,05 € par sac qu’elle dépose en rue.

Pour finir, la famille C, composée de 4 personnes, dépose chaque semaine le même nombre de sacs que monsieur A. Sur une année, elle dépense 225 € de redevance et 27,5 € pour l’achat des sacs. Soit un total annuel de 252,5 € par an soit 2,43 € par sac.

Ces exemples montrent que la perception actuelle du coût vérité est très injuste à Arlon. En effet, la personne qui trie a un coût largement plus élevé par rapport à la quantité de déchets qu’elle produit. De plus, pour une quantité de déchets identiques, la personne isolée paye moins que la famille de 4 personnes. C’est pourquoi, Ecolo Arlon propose un système qui récompense les personnes qui produisent peu de déchets. Ceci peut se faire facilement en réduisant substantiellement le coût de la redevance et en imputant le montant en question sur le coût des sacs. Ce système plus équitable à l’avantage de ne nécessiter aucun nouvel investissement ou changement dans les habitudes des citoyens. Dans d’autres communes, une taxation proportionnelle à la quantité a permis de réduire fortement la production de déchets, ce qui a un impact positif sur le coût vérité et donc notre portefeuille.

4) Le Parc à Conteneurs (PAC) :

Les répondants utilisent fréquemment le PAC (90%), il est facile d’utilisation (82%) et le personnel efficace (83%). Le nouveau parc est par contre fort loin, voire beaucoup trop loin pour 54% des répondants. Celui-ci est inaccessible pour les personnes sans moyen de locomotion selon 96% des répondants. Certaines personnes évoquent le fait qu’elles se rendaient à l’ancien PAC en bus ce qui n’est plus possible avec le nouveau. La proposition d’Ecolo, de mettre en place un service de la commune ou du CPAS pour organiser une collecte chez les personnes sans moyen de locomotion, rencontre un avis favorable à 94 %. C’est pour nous une priorité !

5) La bulle à verre et plastique que je fréquente :

La propreté est jugée comme laissant à désirer ou insuffisante par 69% des participants à l’enquête et 46% jugent la fréquence des collectes correctes. Au-delà de la responsabilité individuelle de chacun pour maintenir les sites propres, nous sommes convaincus que la saleté appelle la saleté. Il est donc important de collecter les bulles au plus vite quand celles-ci sont remplies. Or, seulement 27 % des répondants connaissent la possibilité de communiquer par téléphone (063/231994) qu’une bulle est remplie. Cette information doit être plus visible par une indication très visible sur les bulles.

La répartition des sites pourrait également être améliorée afin de couvrir certains quartiers délaissés. D’autres sites mériteraient d’être aménagés ou déplacés à proximité car ils sont difficilement praticables en cas d’intempéries.

6) Récupération et réemploi :

Peu de répondants connaissent un service de réemploi (33%) et donc l’utilisent (24%). Cependant, 87% se montrent prêt à utiliser ce type de service. Il est donc nécessaire de développer les possibilités de réemploi, ce qui manque actuellement sur Arlon. Développer une ressourcerie permet de donner une seconde vie à de nombreux bien (meubles, électroménagers, équipement ménager, …). C’est un enjeu écologique et économique mais, également social car une ressourcerie donne l’accès à des biens pour un prix réduit et est créateur d’emploi. La Région Wallonne a adopté un décret ressourcerie et des aides financières sont maintenant envisageables pour développer ce type de structures.

31 % des participants sont intéressés par une formation sur le compost. Ce résultat est à relativiser car de nombreuses personnes évoquent une réponse négative, du fait qu’elles habitent en appartement ou qu’elles effectuent déjà du compost. Nous proposons de soutenir les projets de jardins collectifs et de compostages de quartier afin de donner des moyens aux citoyens pour réduire leurs déchets.

7) Conclusions :

La gestion des déchets est globalement satisfaisante, mais des améliorations significatives sont envisageables. Pour Ecolo Arlon, les priorités sont : améliorer l’accessibilité des infos propres à notre commune, moduler la taxation des déchets pour récompenser les efforts, concrétiser un service de ramassage pour les personnes sans moyen de locomotion, développer une ressourcerie sur le territoire communal et favoriser le développement de jardins communautaires et du compostage de quartier.
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