L’idée d’un piétonnier couvert revient – L’Avenir 05/06
En marge de son exposé sur la réfection du piétonnier d’Arlon, l’architecte Poncin a imaginé vendredi la grand-rue du futur, couverte de toile tendue.
Avant d’entamer son exposé sur la réfection du piétonnier d’Arlon, vendredi soir devant le conseil communal (lire L’Avenir de lundi), l’architecte
Henri Poncin n’a pas manqué de mettre l’eau à la bouche à l’assemblée
: «Je vous ai réservé deux images pour la fin. Je ne vous en dis pas plus», atil lancé, mystérieux, avant de parler pavés béton, filets d’eau et drainage.
Son exposé terminé, M. Poncin dévoile sa surprise. Sur l’écran qui surplombe le siège du bourgmestre, face à la salle, les échevins et la présidente du CPAS siégeant de part et d’autre de Vincent Magnus, apparaît alors une vaste voilure haubanée, voltigeant en hauteur et tendue au-dessus d’une cour, mais ce pourrait être une rue. Cette infrastructure révolutionnaire, conçue par la société anversoise «The Nomad Concept», fait ici figure d’exemple, sous la forme de deux images présentées par l’architecte «dans le cadre de l’attractivité future de la Grand-rue».
Henri Poncin lève le voile
Ceux qui assistent depuis longtemps au conseil communal s’en souviennent peut-être : l’idée d’un piétonnier couvert de toile tendue (on avait même parlé de «parapluie») a déjà été évoquée, il y a quelques années, sans pour autant être envisagée sérieusement, tout au moins à court terme.
Toutefois, la suggestion de l’architecte Poncin, qui séduit mais fait aussi sourire vu d’aujourd’hui, arrive – ou plutôt revient – au moment où l’avenir de la grand-rue est au centre des débats : celui sur sa viabilité en tant que pôle commercial, mais aussi sur la question de sa réouverture, même saisonnière, à la circulation.
«L’étroitesse de la rue permet sans grands artifices techniques ce genre de réalisation qui pourrait être unique dans la province, explique
Henri Poncin. L’avantage d’une structure ‘‘couverture’’ comme celle-là, c’est qu’elle ne contrarie en rien la circulation des secours (ambulances, pompiers,…). D’autre part, comme elle serait réalisée par éléments, si un propriétaire d’immeuble souhaite exécuter des travaux, de démolition ou de reconstruction par exemple, la partie concernée peut être démontée puis remontée sans grande difficulté.»
Enthousiaste, M. Poncin souligne encore que «cette installationpourrait être couplée à des jeux de lumières, des projections, des soirées musicales. L’originalité serait de mise !»
Le piétonnier couvert, un rêve que l’architecte a voulu partager, ne fût-ce qu’un instant, n’était pas vraiment à l’ordre du jour, vendredi soir. De la même façon que le coût d’une telle réalisation n’a pas été chiffré, là n’étant d’ailleurs pas le but. «La réfection du piétonnier est bien sûr une priorité, a terminé l’auteur de ce projet, bouclant ainsi la boucle. Cependant, et selon moi, la rénovation de la grand-rue ne doit pas s’arrêter au niveau du sol. Je vous invite à y penser.» Une invitation que l’architecte a lancée après avoir levé un coin du voile. Au propre comme au figuré.
Philippe COLLING