« Le piétonnier est en souffrance » - L’Avenir 29/04
«Le piétonnier est en souffrance», a reconnu vendredi la directrice d’Arlon Centre-Ville. Écolo parle épi lorrain. Le collège préfère des chèques commerce.
Le piétonnier est en souffrance !» Ce n’est qu’une phrase, un constat exprimé par la nouvelle directrice d’Arlon Centre-Ville, Marielle Flammang, au cours de la présentation de l’ASBL de gestion de l’hyper-centre qu’elle a fait, vendredi soir devant le conseil communal. Ce n’est certes pas neuf, mais certains signes sont « chaque jour plus alarmants ».Ainsi, la Grand-rue du chef-lieu compte actuellement «17 %de cellules vides» et, a insisté Mme Flammang, «il est urgent de stopper l’hémorragie».
Comment ? Là n’était pas le débat du jour, mais l’exposé circonstancié des axes de travail
de la gestion de centre-ville d’une part (de la prospection commerciale aux actions de promotion en passant par la propreté et l’image du centre) et une question du conseiller communal Écolo Romain Gaudron, d’autre part, ont été l’occasion d’ouvrir la boîte à idées.
Et de montrer à quel point la santé du commerce à Arlon en général et au centre-ville en particulier inquiète tant la majorité que l’opposition.
Sans présumer des questions qu’allait susciter l’intervention de Marielle Flammang, M. Gaudron avait demandé l’inscription à l’ordre du jour d’un point relatif à l’utilisation, à Arlon comme c’est déjà le cas en Gaume, de l’épi lorrain, cette monnaie locale complémentaire (MLC) «pour laquelle six commerces arlonais sont déjà partenaires ». Or, constate le chef de groupe des Verts, «le collège arlonais n’a pas apporté de réponse à la sollicitation de l’ASBL Épi lorrain ».
«Notre réflexion est en cours, rétorque le bourgmestre, Vincent Magnus (cdH), et Mme Flammang vient d’ailleurs d’évoquer sommairement l’idée de diffuser des chèques commerce. Quoi qu’il en soit, et même si nous avons beaucoup de respect pour l’épi lorrain, notre démarche au collège visera à soutenir en priorité le commerce arlonais.»
L’échevin André Perpète (PS) ajoute que «l’objectif est de mettre tous les commerçants sur un pied d’égalité et non les seuls qui adhèrent ou adhéreront à l’épi lorrain». Romain Gaudron, qui allait dans sa question jusqu’à «envisager le paiement de la prime de fréquentation du parc à conteneurs en épis lorrains», se dit déçu par la position du collège.
« C’est aussi aux propriétaires de faire des efforts ». Pour sa part, la conseillère cdH Joëlle Denis a déjà recueilli, au sujet du projet de chèques commerce, «une réaction de Catherine
Arnold, présidente de l’association commerciale, qui n’y est guère favorable car cela coûterait aux commerçants». «En tout cas, quel que soit le système, il faut que ce soit les commerçants qui le veuillent, et le politique qui le soutienne, pondère Matthieu Sainlez (cdH). Quitte même à ce que deux systèmes coexistent.»
Tandis que M. Perpète souligne que, « la priorité, pour l’heure, est la prospection commerciale», M. Gaudron pense qu’il faut aussi «ramener des habitants au centre-ville », prenant Marche-en-Famenne et sa prime à la réhabilitation en exemple.«Oui, enchaîne Anne-Catherine Goffinet (cdH), mais c’est aussi aux propriétaires de faire des efforts. Notre centre est vieux et la configuration des cellules, étroites, est telle qu’il faudrait que les propriétaires s’entendent pour aménager des accès indépendants aux étages. Et ça, croyez-moi, ce n’est pas gagné, même si ce n’est pas faute d’essayer.»
Enfin, Alexandre Larmoyer, chef de groupe MR, souligne «l’importance d’avoir une vision globale sur nos pôles d’attractivité pour que vive notre centre, et de façon plus générale, notre ville d’Arlon».
«Mais c’est bien notre intention, conclut, déterminé, M.Magnus. Je vous rappelle notre projet pour l’ancien palais de justice. Croyez-moi, dans les mois et les années qui viennent, ça va bouger!» C’est noté.