Un «avis réservé» sur le SDER – L’Avenir 04/02
La Ville d’Arlon rendra «un avis réservé » sur la révision du déjà célèbre SDER, le Schéma de développement de l’espace régional. « Je veux bien adhérer aux objectifs, mais encore faudra-t-il accorder les moyens pour les réaliser », conclut Anne-Catherine Goffinet (cdH), qui a brossé dans ses grandes lignes la philosophie du SDER révisé à une assemblée qui compte un certain nombre de nouveaux conseillers. «Et, je le regrette, mais le délai pour se prononcer me semble bien trop court, poursuit l’échevine de l’Urbanisme, d’autant que les enjeux vont nous nous engager pour les vingt prochaines années au moins. » Et encore : Arlon, dont le conseil communal ne siégeait que vendredi, a bénéficié d’un léger rabiot pour rendre son avis.
«Nous sommes d’accord sur les objectifs, même si nous ne savons pas encore comment les remplir, c’est un fait, mais cela viendra en son temps. Rendons donc un avis positif », encourage pour Écolo Romain Gaudron, qui plaide au passage pour « son» ministre de la Mobilité et du Territoire, Philippe Henry. Rien à faire : pour MmeGoffinet, le SDER, c’est la bouteille à l’encre. «Qu’entend-on par bassin de vie ?Tiendra-t-on compte du caractère transfrontalier de notre région ?Le premier SDER introduisait la notion d’eurocorridor, qui n’est pas reprise. Or, les choix en matière de mobilité devront tenir compte des réalités socio-économiques. Quant aux noyaux d’habitat, ne doit-on pas craindre qu’ils génèrent une pression foncière telle que ceux qui ont moins de moyens devront se rabattre sur des zones moins bien desservies ? »
Le bourgmestre, lui, s’inquiète de la possible perte de l’autorité communale « et j’aimerais vraiment être rassuré là-dessus », insiste Vincent Magnus. « Je me demande si on ne se moque pas du bon sens communal, glisse Matthieu Sainlez (cdH).Et puis, ce document est bien trop global. » « Je me méfie toujours des gourous de la planification territoriale », enchaîne, goguenard, Xavier Kroëll (MR). Au vote, le MR s’abstient et Écolo dit non à cet avis « réservé ».