Lits MR du home d'Arlon: la Ville imprudente ? - L'Avenir 14/01
Le projet d’extension de la Résidence de la Knipchen a été approuvé avec 27 lits MR supplémentaires, en 2008 à Arlon. Seuls six ont été subsidiés.
Les autorités communales arlonaises, majorité PS-cdH, ont-elles fait preuve d’imprudence, en avril 2008, lorsqu’elles ont approuvé le projet de rénovation et d’extension du home Soir paisible, aujourd’hui Résidence de la Knipchen – un projet visant l’augmentation de la capacité d’accueil de 91 lits Maison de repos (MR) à 118? C’est en tout cas l’avis d’Écolo Arlon, et en particulier du conseiller Romain Gaudron. «Sans l’arrêt de justesse des travaux, et la décision d’intégrer la résidence services à la Résidence de la Knipchen, on aurait connu des étages vides dans l’aile des Chasseurs ardennais. Le pire a été évité de peu!» assure M. Gaudron.
En clair, l’actuel conseiller de l’opposition déplore que le conseil communal de l’époque ait approuvé un projet, sur proposition du collège, en l’absence de garanties de subsides de la Région wallonne pour les 27 lits MR supplémentaires qu’il comprenait. Une critique qui semble fondée puisqu’après l’introduction, en mai 2009, d’une demande d’accord de principe à la programmation de 27 lits MR supplémentaires, le CPAS d’Arlon a obtenu, en mai 2012, un accord de principe en programmation pour uniquement 6 lits. «Le solde de 21 lits MR étant placé en liste d’attente», répondait à ce sujet la ministre wallonne Éliane Tillieux, en décembre 2012, au député Écolo Luc Tiberghien, s’interrogeant sur l’arrêt des travaux de la Résidence de la Knipchen avant sa 3e et dernière phase.
La ministre ajoute que «le CPAS d’Arlon a obtenu en juillet 2012 un accord de principe pour 5 lits court séjour et une notification du maintien sur la liste d’attente pour les 21 lits MR. Le gestionnaire de cet établissement a entamé sur fonds propre la construction d’une extension de 27 lits, et cela alors que l’accord de principe en programmation ne portait que sur 6 lits. Sans cet accord, il est exclu d’obtenir une promesse de subsides.»
« Stoppé de justesse »
Pour Romain Gaudron, le projet a donc été «stoppé de justesse grâce à la réception du refus de subsides avant d’entamer la phase 3 des travaux».
«Je n’ose imaginer l’impact financier pour la commune en cas de réception pendant ou après la phase 3 des travaux, soit 21 lits MR sans subsides», ajoute-t-il avant de déplorer quatre impacts négatifs sur la commune : «Tout d’abord, on envisageait 27 lits MR supplémentaires, il n’y en aura que 6. Ensuite, il y a la perte de 6 appartements en résidence services. Initialement un subside avait été obtenu pour 16 appartements à la rue de Sesselich. Vu les problèmes rencontrés, seuls 10 appartements seront intégrés dans la phase 3, ce qui implique la perte des subsides pour 6 appartements. C’est la possibilité d’accueil pour 12 personnes qui s’évapore! Nous déplorons encore 2 lits vides à la résidence de la Knipchen. Au moment de stopper les travaux, la capacité d’accueil était de 2 lits en plus que le nombre de lits subsidiés (99 lits MR/MRS pour 97 subsidiés). Et finalement une dépense supplémentaire de 125 000 € en frais d’architectes.»
Bertrand NICOLAS