Des lits en moins à la «Knippchen» - Le Soir 08/01
La modernisation et l’agrandissement de la résidence de la Knippchen, ex-home «Soir paisible», constituait le dossier majeur de la législature 2006-2012 de la Ville d’Arlon. Un dossier impératif tant l’ancienne structure était vieillotte, et tant il y a de la demande pour les personnes âgées. Mais ce dossier a connu, l’air de rien, quelques soucis que la majorité PS-CDH n’a jamais évoqués clairement.
En décembre, le député Ecolo Luc Tiberghien a posé une question sur le sujet à la ministre Eliane Tillieux (PS) et il s’avère que les élus arlonais ont commis quelques imprudences. En clair, le projet initial a dû être modifié parce que certains lits prévus n’avaient pas reçu de promesse de subsides. Le projet de 2005 prévoyait en effet 91 lits MR, soit le nombre de lits de l’ex-home «Soir paisible». L’extension ne permettait que de récupérer la perte de chambres de l’ancienne aile, puisque trois chambres étaient transformées en deux chambres.
Des lits sur liste d’attente
Puis en 2008, les élus revoient leur copie en supprimant les trois niveaux de parking, jugés trop onéreux. Le choix est pris d’ajouter une aile de 27 chambres supplémentaires, en rasant la maison Goémine pour arriver à un total de 118 lits. Le hic, c’est que le ministère n’a octroyé une subvention que pour 6 de ces 27 lits. Un vrai casse-pipe puisque la Ville aurait alors dû supporter le financement de ces 21 lits. Ce que confirme la ministre. «En 2007, le CPAS s’est vu attribuer une enveloppe de 3,82 millions d’euros pour les travaux. En mai 2009, le CPAS a introduit une demande d’accord de principe pour un total de 27 lits de maison de repos supplémentaires. En mai 2011, il a obtenu un accord de principe pour six lits, le solde de 21 étant sur une liste d’attente. En juillet 2012, il y a eu accord pour 5 lits de court séjour. Le gestionnaire a entamé la construction sur fonds propres d’une extension de 27 lits alors qu’il n’y avait accord que pour six.»
En urgence, le collège a décidé de stopper les travaux de l’aile 2 et de revoir l’ensemble des aménagements de l’aile 3, en y intégrant 10 appartements en résidence services initialement prévus dans un bâtiment situé rue de Sesselich, pour lequel un accord avait été donné en 2010 pour 16 appartements. Il y a donc une perte de subsides pour six appartements. Par ailleurs, au moment de remodeler le projet, deux lits supplémentaires aux 97 subsidiés avaient déjà été aménagés. Deux chambres non subsidiées et non agréées qui pourraient rester vides…
Si le home formera désormais un tout (chambres MR-MRS, résidence-services, lits de court séjour et centre d’accueil de jour), le projet est toutefois réduit. Romain Gaudron, conseiller Ecolo, déplore «l’imprudence des autorités dans ce dossier. Sans l’arrêt de justesse des travaux dans l’aile 2 et la décision d’intégrer la résidence service, on aurait connu des étages vides. Ville et CPAS envisageaient 27 lits MR supplémentaires, il n’y en aura que six. Il y a perte de six appartements-services et on peut noter une dépense supplémentaire de 125.000 euros pour modifier les plans de l’aile 3…»