construction d’un parking souterrain Place Léopold : réponse d’Ecolo + à l’enquête publique
A l’attention des membres du Collège communal
de la Ville d’Arlon
Rue Paul REUTER, 8
6700 ARLON
Concerne : Enquêtes publiques
Demande de permis pour la construction d’un parking souterrain sur deux niveaux d’une capacité de 191 voitures, 15 motos et 34 vélos sous la Place Léopold à Arlon
Projet de transformation du Parc et de la Place Léopold.
En tant qu’habitant(e) d’Arlon, je me sens très concerné(e) par la demande de permis qui a été déposée tout récemment par la Ville d’Arlon. Pour l’aménagement d’un parking et la transformation complète du Parc et de la Place « Léopold » au Centre-Ville.
Je regrette aussi que la publicité sur ce projet se soit limitée à quelques considérations esthétiques et de détail sans entrer dans un vrai débat sur les alternatives, les coûts et les impacts de ce projet, tel que promis par notre Bourgmestre depuis 2016.
Il s’agit d’un très gros projet qui impliquera un chantier important et perturbant dans le centre-ville avec un risque élevé de dérapage budgétaire et temporel. Je suis également inquiet(e) de la charge financière que représentera ce parking pour le budget de fonctionnement de la Ville dans les années à venir.
La réalisation du projet mettra sous pression les commerces pendant trois années dans le meilleur des cas (2021 à 2023 selon le plan supposé de la Ville) et rendra le centre « infréquentable » pendant tout ce temps, comme on le voit déjà sur le chantier de la Rue Reuter. Les impacts, surtout pendant la phase de réalisation des travaux, ne sont PAS abordés et étudiés dans le projet et c’est un aspect très inquiétant pour l’ensemble de la population et des commerces, surtout au centre-ville.
En fin de compte, j’ai beaucoup de difficulté à comprendre l’intérêt d’un tel effort alors que la Ville essaye de développer la mobilité alternative, qu’il y a déjà un grand parking Didier souvent PEU rempli et qu’il est probable que les habitudes de déplacement vont évoluer fortement dans les prochaines années.
Plus spécifiquement, j’observe ce qui suit.
Publicité de l’Enquête
Cinq panneaux ont été disposés sur l’ensemble du site deux sur les départs d’escaliers de l’ancien Palais de justice, un à gauche du char puis dans les installations techniques de la patinoire, deux dans les parterres du parc, pas loin de l’espace de jeux puis plus rien vers l’INDA. La publication ne répond pas aux prescrits du code de l’urbanisme puisqu’il faut « un avis par cinquante mètres de terrain situé le long d’une voie publique carrossable ou de passage ». Un panneau était affiché aux valves de la commune, mais celles-ci ne sont maintenant accessibles que dans les heures d’ouverture en raison des travaux.
Seuls les riverains directement concernés (dans un périmètre de 50m selon le code) ont (en principe) reçu un avis alors que le projet concerne au minimum les habitants de la zone urbaine d’Arlon.
La publication de l’avis sur le site web de la commune ne fonctionnait pas jusqu’au 28/11 à 09:14:47, malgré plusieurs réclamations.
Pas de publication sur Facebook et rien sur le bulletin périodique de la commune ni sur la plateforme « smart city », outils de participation citoyenne souvent mis en avant par la commune et dans laquelle les citoyen(nes) attendent logiquement et en toute bonne foi l’information importante qui les concerne.
Cette publicité « minimaliste » est contraire à un souci de bien commun qui doit animer les acteurs publics élus et est contraire à l’appropriation d’un projet majeur par la population.
Points de Forme de la demande de Permis
Selon l’avis de l’enquête publique, il s’agit de « la construction d’un parking souterrain sur deux niveaux d’une capacité de 191 voitures, 15 motos et 34 vélos sous la Place Léopold à Arlon » mais on apprend en consultant le dossier que le projet concerné est nettement plus large que l’avis publié :
- 24 emplacements sont aussi conservés en surface
- Il y aura tout un parc et aménagement hors de l’emprise du parking souterrain (le parking mentionné se construit sur deux étages de 3150 m²chacun mais le projet touche aussi les 5500 m² voisins)
Dans la « Notice d’Evaluation des Incidences environnementales » (10p) on voit à la page 2 un parking de 3150m2 par niveau (2) et comportant 191 voitures, 15 motos, et 84 vélos – bien que je salue l’augmentation des parkings vélos, il y a néanmoins incohérence sur le nombre de stationnement vélos puisque l’avis d’enquête et la demande de permis en mentionnent 34 -. Il n’y a dans la notice pas d’information encore sur les 24 stationnements de véhicules en surface qui font aussi partie du projet.
Dans « Annexe 1 Formulaire de Demande » (30 p), il est dit à la page 5 qu’il n’y a « pas de modification souhaitée dans le tracé des voiries publiques », ce qui est faux puisque la rue qui longe la place sur le côté Nord et la voie diagonale qui traverse la place seront respectivement modifiées et fermées ; en réalité, toute la circulation qui vient de la Rue du Faubourg sera détournée dès le carrefour de la Rue de Diekirch par devant le Palais provincial. La circulation dans la rue de l’esplanade et jusqu’à la Poste sera aussi inversée et limitée.[1]
Ces différents points conduisent à conclure que la demande de permis est irrégulière, est mensongère sur la portée réelle du projet et que le projet doit être abandonné ou revu.
Justification (bien-fondé) du Projet
- Ce projet représente un acte irréversible.
Vu le caractère irréversible du projet, il est dommage que le projet ne prévoie pas de plan bis, si ce n’est l’aménagement d’un espace culturel « à temps partiel ». Quel est le risque qu’Arlon se retrouve avec un parking vide ? Si tel était le cas, quel serait l’alternative proposée pour l’utilisation de cet espace ? Le projet ne le prévoit pas.
- Ce projet valorise le transport individuel au détriment de la mobilité douce au centre-ville[2].
La Convention des maires qui a été votée par la ville et qui vise à réduire notre production de CO2 de 40 % donnerait à penser que de tels projets soient analysés sous l’angle de la mobilité douce et durable.
Avec ce projet, le collège ne propose pas vraiment de solution afin de modérer le trafic en centre-ville, bien au contraire, le collège incite l’usager à maintenir son habitude de prendre une voiture pour venir au centre-ville au lieu de contribuer à encourager une mutation de la mobilité urbaine et de développer les alternatives.
Selon le document de « Demande de Permis Urbanisme » (19 pages), le projet doit « répondre à l’évolution des modes de déplacement ». Rien n’est dit sur cette évolution mais la littérature et les études parlent plutôt de multimodalité, mobilité douce, … et certainement pas le tout à la voiture des années 70 (voir l’exemple de Bruxelles en 2019 qui se lance dans le développement de l’offre des transports en commun et prend des mesures pour décourager l’usage de la voiture en ville).
- Le projet manque d’intégration des préoccupations relatives au développement durable (plan air/climat/énergie) qui prônerait plutôt les parkings de délestage et la mobilité douce.
Dans le guide pratique de la Ville d’Arlon 2019 je retrouve cette déclaration d’intention de notre bourgmestre : « Notre commune entame un tournant : écologique, numérique, culturel, urbanistique, commercial, au niveau de la mobilité… Les énergies renouvelables, la mobilité douce, la gestion des ressources naturelles, une consommation éco- responsable, l’économie circulaire, la participation citoyenne, sont autant de thèmes qui ne manqueront pas d’alimenter les réflexions du Collège et du Conseil tout au long de la législature et seront pris en compte dans l’élaboration des projets de développements de la ville »[3].
Le « DOC 5 – Demande Permis Unique (PU01) » indique d’ailleurs en page 6 « le développement attendu des voitures autonomes diminuera probablement la pression dans le futur » mais sans indication et analyse de l’horizon et de ce qui peut être attendu avec l’accélération du réchauffement climatique et la raréfaction de l’énergie.
Pour moi, ce projet ne correspond qu’en partie à cette déclaration d’intention. Le projet de parking nous est donné à enquête publique avant l’adoption du plan communal de mobilité revu et du schéma de développement communal (ou schéma de développement territorial). Afin de me faire un avis plus circonstancié, avoir ces plans m’aurait permis de me faire une idée plus juste des objectifs et des enjeux communaux en termes de développement socio-économique et de mobilité.
- Le parking répond-il aux besoins des habitants ? Y-a-t-il eu un inventaire des scenarii possibles ? Ce sont des choix individuels mais qui, vus sous le prisme du collectif, ne répondent pas forcément à ce que la population attend. Un tel projet/budget mérite une justification très solide du « nouveau besoin ».
Pourquoi n’y-a-t-il pas eu de pas eu un vrai exercice de participation citoyenne ? La participation citoyenne évoquée dans ce projet me semble ne considérer que des sujets sans véritables enjeux masquant en réalité la véritable question de l’existence même du parking : le « DOC 6 – DPU (PU03) » décrit en détail l’enquête réalisée il y a quelques mois et qui a touché 224 personnes (ceux qui avaient accès à internet et voulaient s’inscrire sur la plateforme) dont 40 n’ont souvent pas répondu… 180 réponses sur l’identité d’Arlon (question ouverte et très vague), 200 sur les évènements possibles en surface et 180 pour ce qui pourrait être organisé en bas. Grand succès en revanche (210 réponses) pour la question sur le modèle de sapin. Maintenant, dit le dossier, on a déjà 596 inscrits sur la plateforme 2030.
Pour rappel, une large consultation a été organisée par des citoyens en juillet 2016[4] et 2700 personnes au moins (9 % de la population d’Arlon) avaient demandé l’organisation d’une consultation populaire. Pour des raisons de forme, le principe de l’organisation d’une consultation a été rejeté par l’autorité communale mais rien de plus n’a été organisé pour échanger et analyser les alternatives avec la population intéressée et pour analyser les impacts divers (dont budgétaire et de coûts de fonctionnement de cette option à long terme), l’autorité se contentant de présenter en général des images de synthèse et les choix de matériaux en évitant les discussions de justification et coûts.
Une offre de parking existe déjà au centre-ville et est sous-exploitée.
J’ai pris quelques photos, quant à l’occupation du parking Didier qui se situe à 250 mètres à pied de la Place Léopold. Un rapport, réalisé dans le cadre d’une master en urbanisme et qui concerne le projet de la place Didier relate un taux d’occupation qui pourrait être amélioré : « Pour information, le gérant du parking Didier m’a confié certains taux d’occupation approximatifs : sur les 87 emplacements pour la Région wallonne (propriétaire), 70-75 % d’occupation ; sur les 44 emplacements pour le FOREM (propriétaire), 70-75 % d’occupation ; sur les 120 emplacements pour la ville (propriétaire, mise en location au public via ticket ou abonnement), 60 à 70 % d’occupation »[5].
J’aurais aimé voir une étude qui reprendrait le taux d’occupation des places de parking « en surface » autour de la Place Léopold et du centre d’Arlon en général. Le plan communal de mobilité, qui n’est pas encore disponible, aurait certainement pu me fournir ces renseignements. Il est dommage que l’enquête publique concernant le parking soit sortie avant l’adoption de ce plan.
Néanmoins, l’ASBL Arlon Centre-Ville a réalisé un recensement des places de parking dans le centre-ville d’Arlon (1131 places en voirie, 594 places en parking voirie et 251 places de parking souterrain) ainsi qu’une étude annuelle du taux d’occupation. La dernière étude en date (Février 2017 – mentionnée dans le rapport d’activité 2018 de l’ASBL) rapporte un taux d’occupation moyen de 70% sur l’ensemble des 1976 places que compte le centre-ville. Si cette étude souligne qu’Arlon n’a pas besoin d’un parking supplémentaire dans l’état actuel des choses, elle souligne aussi la faisabilité d’une mobilité au centre-ville sans parking place Léopold tout en favorisant la mobilité douce.
- Rien n’est dit en réalité dans le document de permis sur la justification du projet du point de vue mobilité dans le cadre des « options d’aménagements ».
Il faudrait voir notamment de façon participative les alternatives à ce projet par exemple, l’amélioration du réseau des TEC, les parkings de délestage en périphérie, le réaménagement des marquages au sol dans le parking Didier ou simplement la réorganisation des emplacements sur la Place Léopold en fermant la rue qui traverse actuellement la place en diagonale.
Si l’effet « d’aspiration du trafic » et la suroffre existante devraient, en toute logique, conduire à abandonner toute idée de nouveau parking, d’autres arguments peuvent encore être avancés, dont celui du coût.
Coût d’investissement et d’exploitation
Construire et entretenir un parking est cher et non rentable. Comment limiter les charges à long terme sur les finances publiques ? En tant que citoyen de la commune, il m’apparaît essentiel de comprendre les coûts et les charges sur le long terme. N’oublions pas que ce parking est financé principalement sur fonds propres de la commune.
Les différentes appréciations du coût de construction d’une place de parking en ouvrage, même si elles divergent parfois, s’accordent sur un point : il est très onéreux.
Selon les déclarations à la presse de Stefaan Lumen, chef de projet dans le bureau Grontmij Park Consult (spécialisé dans les études de stationnement), le coût moyen d’une place de parking atteint rapidement les 35.000 euros[6].
Il y a actuellement 154 espaces pour autos (selon les auteurs de projet) et le projet en comportera 191+24 selon le descriptif (gain net de 61 espaces sur le site). Le projet coûte donc de l’ordre de 6,7 Mios EUR (191 emplacements auto * 35 000) rien que pour le parking mais selon la situation, nous savons que le coût peut être nettement plus élevé et cette estimation grossière ne comprend pas les aménagements de surface et la construction du nouveau parc sur environ 5500 m². Il n’est pas incongru de penser à un projet de 10 à 12 Mios EUR. Le coût de chacune des places « gagnées » se situerait en tout état de cause nettement au-dessus des 100 000 EUR par unité !
Ce montant ne concerne que la construction, auquel il faut ajouter, bien sûr, le coût de l’entretien des installations (dont la ventilation des gaz d’échappement, les pompes récupérant l’eau, …). Il n’est pas étonnant, au vu de ces chiffres, que Thomas Bimson, directeur général de Vinci Park Belgique déclare qu’un parking souterrain construit de manière autonome (c.-à-d. sans faire partie d’un projet immobilier plus vaste) n’est pas rentable.[7]
La commune compte sur un fonds FEDER ce qui nécessite que le parking devrait être terminé en 2023 selon les affirmations de l’autorité communale (le subside FEDER qui est attendu impose de terminer les travaux en 2023 au plus tard !). Quelles sont les garanties que ce délai très court pourra être respecté (surtout quand on constate que le projet ne comporte pas de chronogramme ni même de date de démarrage, d’indication de durée ou de date de fin prévue des travaux ? Quel est le risque de voir le délai s’allonger avec perte du subside ? Qui devra se charger de finir ces travaux démesurés qui dépasseront probablement le cadre temporel d’une législature déjà bien entamée ? Est-ce que cet investissement est une charge acceptable pour les finances communales (investissement, charge de la dette puis exploitation) ?
Enfin, qui va gérer l’exploitation du parking ? Selon quels critères ? La gestion sera-t-elle confiée à un opérateur privé ? Quelles seront les entrées effectives pour la ville et coûts ? Quel sera la fourchette de prix pour les visiteurs, pour les habitants du Centre ou pour la Province ? Si la ville souhaite investir dans ce projet de parking sur fonds propres, elle doit aussi faire preuve de bonne gouvernance concernant l’exploitation. Le dossier ne prévoit rien en ce sens afin de rassurer les citoyens quant à la garantie de la conservation et la valeur d’usage.
Selon l’estimation du dossier technique, la facture annuelle d’électricité sera de 103 000 EUR – calculé à 12 cents EUR/kWh par kWh ce qui n’est pas beaucoup – et la consommation est estimée correspond à 857 MWh, soit l’équivalent de 250 ménages pas regardant.
La gestion énergétique des parkings clos est un enjeu majeur de la gestion énergétique. Il apparaît indispensable d’isoler correctement les parois séparant les locaux chauffés du parking, afin d’éviter toute déperdition d’énergie, mais aussi afin d’éviter les ponts thermiques et le refroidissement des locaux adjacents.
Il s’agit également d’une question de confort au sens où les dispositifs d’isolation, en plus d’être thermiques, sont également acoustiques.
Aujourd’hui, plusieurs constructeurs proposent des isolants spécifiquement conçus pour les parkings souterrains, qui respectent des standards élevés d’isolation thermique, acoustique, et qui répondent aux normes de protection anti-incendie.
L’isolation est également liée aux accès vers et depuis l’extérieur. Une fermeture rapide des accès est à recommander, il existe des volets souples à fermeture rapide, prévoyant une zone transparente pour assurer une bonne visibilité.
Il y aura des fontaines (avec même du chlore pour l’entretien) mais quid de l’entretien raté des fontaines déjà installées un peu partout, visiblement trop coûteux pour les finances de la Ville ?
Impacts du Projet pendant la phase de construction
La nature du projet autorisait à se limiter à une « Notice d’Evaluation des Incidences environnementales » qui fait 10 pages. C’est très peu pour un projet d’une telle importance mais la notice doit bien comprendre les chapitres suivants :
- Population,
- Biodiversité
- Terre, Bruit et Vibration, Mobilité, Energie et Climat
- Patrimoine
Cette grille minimaliste d’analyse des Incidences environnementales n’est pas complétée en ce qui concerne la phase de travaux. Les travaux dureront un temps certain vu leur complexité (mais le projet ne donne pas la moindre indication de délais) et nous pouvons évoquer les impacts suivants qui mériteraient une analyse, complètement inexistante dans le projet :
Population : impact sur la population qui sera gênée et sur l’ensemble des activités au centre-ville qu’on essaye de redynamiser et qui se transformera en un gigantesque chantier pendant plusieurs années ? Impact sur le commerce (voir expérience de la Rue Reuter où des compensations doivent être versées aux commerçants) et plus directement sur les terrasses de la Place ?
Biodiversité : il n’y a déjà plus grand-chose à perdre sur cette place mais plusieurs arbres seront coupés « pour un parking provisoire pendant la durée des travaux » … (voir page 62 d’un document qui était fourni à la consultation mais en désordre et avec de multiples pages manquantes).
Terre, Bruit et Vibration, Mobilité, Energie et Climat : il y a énormément à dire sur chacun de ces thèmes, par exemple, évacuation et mouvements de terre (30 à 35000 m³ au bas mot ?), bruit et vibration en cours de chantier, pendant des années, etc.
Patrimoine : selon le document PU01 p,12, un seul petit sondage archéologique a été fait sur l’ensemble des 9000 m² (quasi un hectare !), pour des raisons de coûts et nuisances et celui-ci a révélé des céramiques du IIIème siècle à 1,15 m de profondeur. Ce point évident à Arlon risque de retarder sérieusement le projet bien évidemment mais ce n’est nullement considéré comme risque coût et durée du chantier.
Le « DOC 3 – Annexe 1 Formulaire de Demande » (30 p) comporte les erreurs suivantes :
Page 9 Le calendrier de mise en œuvre n’est pas disponible, et pourtant c’est un point stratégique et il faut que le projet soit terminé en 2023, sous peine de refus de subsides.
P 21 rien n’est dit sur les vibrations.
P 28 projet le projet est jugé « compatible avec le voisinage » … sans plus de commentaires ; pourtant l’impact sur le voisinage et le centre-ville est énorme pendant la phase de travaux et devrait être étudié et minimisé.
Impacts du Projet lors de l’exploitation
La nature du projet autorisait à se limiter à une « Notice d’Evaluation des Incidences environnementales » qui fait 10 pages. C’est très peu pour un projet d’une telle importance mais la notice doit bien comprendre les chapitres suivants :
- Population,
- Biodiversité
- Terre, Bruit et Vibration, Mobilité, Energie et Climat
- Patrimoine
RIEN n’est dit sur les problématiques mobilité/énergie/climat alors que les trois aspects sont très importants dans ce projet (sans parler des enjeux climatiques actuels !).
On devrait même considérer que les thématiques de mobilité et climat sont centrales pour analyser (ou tenter de justifier) ce projet et il est donc très léger de n’évoquer ce point ni dans la courte « Notice d’Evaluation des Incidences environnementales » ni dans la présentation du projet.
L’analyse du bruit des ventilations d’extraction permanente est limitée, sans carte du bruit en surface ; s’il n’existe pas de normes à ce sujet, il serait bon de se fixer un objectif raisonnable (40-43 dB ?) et vérifier qu’on reste bien partout en surface en deçà de cette limite. Cela peut être un aspect très impactant du projet s’il s’agit d’un bruit continu.
La consommation estimée correspond à 857 MWh, soit l’équivalent de 250 ménages pas regardant mais nous ne disposons pas d’une comparaison avec le niveau de consommation actuelle.
Quel sera l’impact du projet pour ceux qui ont choisi de vivre (et faire vivre) le Centre-Ville et garent actuellement leur voiture dans cet espace (incidence au minimum depuis la jonction avec la Rue des Martyrs et jusqu’à la Rue des Déportés) ?
Le « DOC 3 – Annexe 1 Formulaire de Demande » (30 p) comporte les erreurs suivantes :
P 5 PAS de nuisance sonore ? Il faudrait préciser que le projet attirera un nombre de véhicules supplémentaires (non déterminé dans le projet …) pour occuper les 60 places supplémentaires avec bruit à l’entrée/sortie du parking alors que la circulation de transit ne sera en rien réduite. On parle fort peu aussi de la circulation qui sera maintenue devant la Poste et entre les piétons à divers endroits.
La circulation de surface sur l’ensemble du site ne devrait pas être significativement réduite, elle sera plutôt renforcée vu les quelques places supplémentaires et en grande partie déplacée vers la façade du Palais provincial.
P 7 pas d’effet cumulatif sur l’environnement (et pourtant on ajoute au moins du trafic au centre).
P 7 pas de pollution de l’eau identifié et pas de risques (perte de combustible avec plus de voitures ?) dans la liste d’impacts.
P 11 pas de déchets, même pas des poubelles qui seront sans doute ajoutées ?
P 20 « Charroi en rien généré par le projet lui-même » est une affirmation qui me semble peu crédible.
Je m’étonne également que les incidences du projet en matière d’écoulement des eaux de pluie sur l’ensemble de la ville ne détermine pas de contraintes. Or, la place Léopold est située sur un point haut du territoire communal et nous avons constaté par le passé que des travaux à plusieurs centaines de mètres (voir kilomètres) peuvent impacter fortement d’autres rues de la ville. Pour exemple, on peut citer les inondations rencontrées par les habitants des différentes rue jouxtant le carrefour entre les rues de Bastogne, des deux Luxembourg et Sainte-Croix.
Dans le « DOC 7 – DPU (PU04) », on parle du niveau d’éclairage mais il manque complètement une analyse de cet éclairage d’un point de vue genre ; est-ce que cet éclairage est d’un bon niveau pour que ce vaste espace vide soit agréable et rassurant en particulier pour les femmes. Va-t-on par exemple améliorer le passage à côté de l’ex-Belfius qui est actuellement très glauque pour celles (et ceux) qui se rendent de la Gare vers la Grand Rue ou inversement ?
En conclusion, je regrette que ce grand projet qui prétend redynamiser le Centre-Ville n’ait pas encore été analysé dans le cadre d’un débat ouvert avec la population.
Le projet de parking nous est donné à enquête publique avant l’adoption du plan de mobilité et du plan de développement communal.
Je constate également que de nombreuses données sont manquantes pour pouvoir évaluer l’impact du projet.
Je demande donc l’annulation de l’enquête publique et le lancement d’une nouvelle enquête lorsque ces plans seront disponibles et après un véritable exercice de débat participatif et ouvert sur le projet et les alternatives ainsi que sur les budgets d’investissement et de fonctionnement.
[1] https://umap.openstreetmap.fr/fr/map/parkingarlon2030_394768 pour un plan indicatif de situation
[2] Il semble aussi irréaliste de prévoir des parkings vélo en souterrain ; les cyclistes ne voudront pas perdre leur temps à aller en bas et s’exposer aux gaz d’échappement en espace clos.
[3] https://www.arlon.be/pdf/arlon_2019_bd_sansplan-compressed.pdf
[4] Lien sur Facebook : https://urlz.fr/bf0q
[5] Rapport réalisé par Hervé BRICHET dans le cadre du master complémentaire en urbanisme et aménagement du territoire à l’ULg (Etude de cas concrets, Prof. J. TELLER)
[6] « Parking onder Dapperheidsplein: wie betaalt? » in brusselnieuws.be, 14 mars 2014.
[7] « ‘Ondergrondse parkings niet rendabel’ » in brusselnieuws.be, 19 février 2014. Traduction : « Cela devient
rentable uniquement dans le cadre d’une autre opération immobilière. Par exemple avec la construction d’un
Immeuble de bureaux. Ou si une partie des emplacements peut être vendue. Et encore. »