L’analyse du budget du chef-lieu a été rondement menée ce lundi, sans heurts mais avec sérieux, même si aucune surprise n’est à relever. Le MR et Écolo se sont abstenus, tant pour l’ordinaire que pour l’extraordinaire.
Le bourgmestre cdH Vincent Magnus a présenté les grandes lignes au pas de charge. Les dépenses ordinaires augmenteront de 3,2 % en 2014 pour s’élever à 49,3 millions d’euros, laissant un très léger boni de 30.000 euros. À l’extraordinaire, elles se situent à 15 millions d’euros, mais le boni espéré est là de 1 million.
« PAS DE LICENCIEMENT »
Parmi les dépenses, le bourgmestre notera une hausse de 5% des frais de personnel qui « mangent » 43 % du budget, avec une hausse de plus de 3,3 millions en six ans, pour se situer à 20,8 millions. En cause, l’augmentation des charges de pension, l’indexation, les nominations statutaires.
A une question du chef de groupe MR Alexandre Larmoyer, le collège a fait bloc pour dire que « non, à Arlon, il n’y aurait pas de licenciement comme dans d’autres communes. On travaille sur nos recettes et on veut continuer à offrir des services aux gens », dira le maïeur. « On continue même à engager, mais avec prudence et discernement », justifiera Jean-Marie Triffaux (PS).
Nouveauté, le bourgmestre a tenu à présenter ce que chaque service coûtait à la Ville et finalement aux Arlonais (6,3 millions pour le service des travaux, 2 millions pour le service d’incendie, 275.000 pour les musées, 373.000 pour le service de nettoyage, 395.000 pour l’accueil extra-scolaire et les haltes-garderie, 399.000 pour la maison de la culture, etc. « Mais chaque échevin a dû travailler pour réduire les coûts de ses services et justifier les hausses éventuelles. » Tout cela sans toucher aux taxes (IPP et précompte immobilier).
La dette représente 22 % du budget. Une dette qui inquiète l’opposition, mais aussi le conseiller
PS Guy Schuster, qui estime « qu’une action sur cette dette aurait été opportune. Le solde des emprunts à rembourser par la Ville se situe en effet à 95,5 millions. Les intérêts équivalent à la somme des rentrées de l’IPP. Cette charge hypothèque nos projets. Et demain, les dépenses augmenteront plus vite que les recettes. » Il estimera néanmoins que le budget a été construit pour le citoyen, son mieux-être et dans un esprit de solidarité. Le bourgmestre explique que de 7 à 7,5 millions d’emprunts sont remboursés chaque année. «Notre dette est saine, car on a investi dans des projets qui vont durer et servir pour des générations. »
Les autres points d’inquiétude ou de désaccord avec Écolo et le MR ont porté sur l’éolien. Écolo estimant qu’Arlon ne soutient pas d’initiative citoyenne, sur le coût des déchets, sur le stationnement payant qui ne rapporte pas assez à la Ville, sur les immeubles inoccupés, sur un plan de mobilité peu ambitieux, et le manque d’initiative pour revitaliser l’ex-palais de justice. Côté gestion, Écolo estime qu’il faudrait une utilisation régulière plus pointue d’un tableau de bord qui permet évaluations et adaptations.
Autant de points auxquels la majorité a répondu tantôt sereinement, tantôt… vertement.

JEAN-LUC BODEUX