Des chocolats et des tracts attendaient les navetteurs dans de nombreuses gares de la province vendredi. Écolo organisait sa «Saint-Valentrain».
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C’est notre manière de dire merci aux navetteurs de prendre le train, de continuer à le prendre », explique Romain Gaudron, d’Écolo. Le chocolat distribué pour cette 14e édition de la SaintValentrain a un goût un peu plus amer avec le nouveau plan de transport de la SNCB. « Le nouveau plan de transport, ici en Luxembourg, pose des soucis. C’est des temps de trajet en plus, des trains supprimés, des difficultés à arriver à l’heure pour les étudiants, au travail pour les travailleurs. On craint que ces horaires mal adaptés soient une première étape vers des suppressions de trains ».

Mantra politique

Les arguments sont connus dans la province, depuis l’entrée en vigueur du nouveau plan de transport, ils sont devenus un mantra politique. Mais depuis presque quinze ans, Écolo se retrouve sur le quai des gares pour militer notamment pour un train rural de qualité. « Nous, on se bat dans les parlements, si les citoyens
peuvent continuer à se mobiliser,et bien tous ensemble, on ne lâche pas et on continue à se battre pour un train de qualité ».

Jacqueline Galant, la ministre fédérale de la mobilité (MR) était venue rassurer : « Les changements d’horaires sont dus aux importants travaux sur la ligne 162 et ne découlent pas d’une stratégie de désinvestissement du train rural ».

Pour Romain Gaudron, il faut être plus nuancé que ça. « Il y a d’importants travaux sur la ligne 162 mais d’autres lignes, comme l’Athus-Meuse, ne subit pas spécialement de travaux et où les changements d’horaire sont problématiques. Quand on voit que rien qu’à Messancy, il y a 80 abonnements scolaires et qu’on met en place un horaire qui ne tient pas compte des horaires scolaires à Arlon, ça pose question. Ici, on ne voit rien de positif avec ce plan de transport ! »

Des usagers plus nuancés Sur le quai vendredi matin, les navetteurs sont plus nuancés. « Un petit temps d’adaptation mais aucun problème ». Pour certains usagers, le nouveau plan de transport est mal vécu : « Je travaille tard. Le soir, je n’ai plus de train. Je n’ai pas de permis. Désormais, je prends le bus », explique
une travailleuse transfrontalière. Une dame passe en courant : « Là, je dois foncer car si je le rate, avec les nouveaux horaires, je dois attendre le prochain plus longtemps. En plus, le trajet prend plus de temps ! ».

D’autres personnes ont le sourire : « Pour moi, c’est génial, je peux dormir un peu plus longtemps. J’ai moins de temps à attendre pour mon bus ». Les opinions des usagers sont donc très diversifiées même en province de Luxembourg. Et pour tous les usagers qui souhaitent témoigner de leur quotidien, Écolo lance le hashtag #j’aimemontrainrural.

Anaïs STAS